PIERRE DE MAERE
« Make me famous (rendez-moi célèbre) ». Dès les balbutiements du projet, le jeune belge de vingt et un ans avait annoncé la couleur sur ses réseaux sociaux. Injonction déterminée et joueuse qu’on retrouvait d’ailleurs inscrite sur un mug, élément visuel de la pochette de son EP Un jour, je où il apparaissait en présentateur de late show américain. En chanson, il assénait aussi : « Maman, un jour, je serai une superstar » (Menteur). Vite assimilé que Pierre de Maere impressionne par ses ambitions, son culot, son aplomb et dressé le constat que cette aspiration auto-proclamée suit une courbe à ascension rapide.
Deux salles parisiennes de renom à guichets fermés, la Cigale et la Trianon, juste sur la base d’un mini-album de six titres en poche. Et surtout un premier gros braquage commis avec Un jour je marierai un ange, morceau feelgood et d’un hédonisme sans bornes. La mélodie comme un refrain, le refrain une évidence et un personnage angélique issue d’une série comme impulsion thématique. Pendant que la chanson effectue un raz de marée de diffusions radios amplifié par un effet TikTok, le titre est certifié single de diamant (+ de 50 millions de streams France).
Tout clignote au vert pour ce garçon qui a appris à grandir dans sa campagne belge en s’arrangeant avec l’ennui. Un intuitif, un instinctif, un spontané, un autodidacte. Aucune formation théorique de quelque nature que ce soit mais un apprentissage de la musique devant le miroir et avec l’application Garage Band sur iPod Touch. Ne pas, non plus, s’attarder sur son passage express et contrarié aux Beaux-Arts d’Anvers l’année de sa majorité.
Dandy post-moderne, Pierre de Maere ne conduit pas vraiment au rétro. Il a tendance à regarder devant, loin sur les côtés, incrustant mode et image au sein du chemin emprunté pour se connaître. En parfait accord avec son époque, accessible, populaire et arty. Il y a chez lui un héritage en toute liberté, celui de prêcher pour la paroisse baroque d’une Lady Gaga ou d’un Lil Nas X. Celui d’avouer la perfection de Racine carrée de Stromae ou de se reconnaître dans la pop décomplexée de Yelle.
Sacré révélation masculine aux Victoires de la Musique en février dernier, le jeune Belge poursuit son ascension sur scène. Après avoir joué devant un Olympia à guichets fermés, il impressionne par ses talents de showman nés sur les scènes de festival de l’été 2023. Il se produira au Zénith de Paris le 28 mars 2024, seulement un an après avoir sorti son premier album “Regarde-moi”.